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REMAKE DE BEN HUR ? MISSION IMPOSSIBLE…

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Notre sortie d’hier soir pour aller voir, à reculons, la nouvelle version de B-H, s’apparentait un peu, il faut le dire, à une mission commando pour deux hestoniens endurcis… Nous avions, depuis longtemps, des doutes quant à l’intérêt d’un tel remake car même s’il n’est pas souhaitable d’empêcher qui que ce soit de gagner sa vie en faisant des films, on peut quand même s’interroger sur la nécessité d’une révision d’un pareil classique, quand tant de bons sujets originaux attendent encore d’être mis en scène. C’est peut-être l’époque qui veut ça, « la relecture plutôt que l’aventure ». Donc, le cinéaste russe Timur Bekmambetov, auteur du déjà très oubliable Abraham Lincoln, chasseur de vampires, a cru bon de proposer sa révision du chef-d’œuvre de Wyler, pensant ainsi limiter les prises de risques et le jeu des comparaisons. Hélas pour lui, on n’échappe pas à l’Histoire, même si ce n’est que celle du Cinéma.

Ainsi, Jack Huston, petit-fils du grand John, semble habillé comme par C&A et, en tout cas, fort peu habité par le personnage, promenant un regard fataliste sur les évènements et assenant quelques fortes pensées pacifistes, à des années lumières de son illustre prédécesseur auquel on n’aura pas la cruauté de le comparer ; tout comme Toby Kebell en Messala, faux-frère qui semble tout droit sorti d’un college-movie américain, ou, dans ses moments d’expressivité, d’un Scream 3 ou 4. Désireux de transmettre un propos humaniste (pourquoi pas ?), le russe nous fignole une happy-end de derrière les fagots, dans laquelle Messala se contente de perdre une jambe, mais pas le moral, puisque tout ce beau monde va s’aimer et repartir main dans la main, malgré les évidentes incohérences de scénario que cela suppose.

Entre deux, on aura eu le droit à une bataille navale, essentiellement subaquatique, filmée par un caméraman visiblement stoned, à une course de chars qui tourne plutôt à une bataille d’auto-tamponneuses, gadgetisée selon les video games du moment, à un Morgan Freeman sentencieux et coiffé rasta à qui on confie les propos les plus nobles, et une montée au Golgotha qui nous laisse de marbre, malgré les efforts d’un Christ à visage découvert pour nous arracher quelques larmichettes.

Car c’est bien ça le problème : là où le Ben-Hur de Wyler était une œuvre pétrie d’humanité et d’émotions fortes, alliée à une plastique visuelle inégalable, ce « fils de Hur » n’est qu’une coquille vidée de tout sentiment et toute force spirituelle et qui n’a provoqué en nous, sinon la colère, ce qui est bien, qu’une franche indifférence, ce qui est pire !

Auteur : Renaud
Script-girl : Cécile

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